On sait aujourd’hui que les accords d’Oslo n’ont pas marqué la fin mais une nouvelle étape du conflit israélo-palestinien. Ils ont aussi ouvert une nouvelle séquence de l’histoire politique palestinienne. N. Dot-Pouillard s’en fait ici l’écho, en restituant la diversité des dynamiques et l’éclatement des représentations qui caractérisent le mouvement national palestinien.
Godard cite beaucoup dans ses derniers films : il emprunte des images, il les arrache à leur contexte narratif et s’autorise par ce procédé des jugements souvent péremptoires. Mais avec quelle autorité, s’interroge G. Didi-Huberman ?
Le Mouvement du Jihad Islamique en Palestine est hétéroclite : proche à la fois des Frères musulmans et du Hezbollah, il essaie de faire la synthèse entre un nationalisme de type séculier et un islamisme sunnite proprement palestinien. Trois auteurs en retracent l’histoire.
Abordant en philosophe antisioniste le conflit israélo-palestinien, Judith Butler mobilise la tradition philosophique juive pour penser la cohabitation et les conditions de la non-violence. Ce tour de force laisse cependant de côté les dispositifs politiques nécessaires à leur institution.
Entre 1860 et 1930, la ville sainte n’est pas une belle assoupie, mais une métropole active, riche d’une opinion publique structurée, tenaillée par une soif de modernité, et qui vit à l’heure de l’empire ottoman.
Alors que les analyses savantes sur la bande dessinée se multiplient, la publication des actes du colloque de Cerisy sur la guerre dans la bande dessinée illustre la richesse de ce champ d’études, et met particulièrement l’accent sur la bande dessinée espagnole, mal connue en France.
L’eau est un problème central pour les villes du Moyen-Orient. Face aux tentatives d’appropriations européennes de cette ressource, Vincent Lemire montre l’administration ottomane en action à Jérusalem, et explique comment l’eau y est devenue un enjeu pour le sionisme et le nationalisme palestinien.
Edward Saïd fut toute sa vie en exil : l’exil subi de celui qui, déraciné, s’est toujours senti apatride, mais aussi l’exil choisi de l’intellectuel ne comprenant son engagement que dans le détachement à l’égard des appartenances universitaires et l’invitation au voyage.
À travers l’étude comparée de deux pèlerinages, Emma Aubin-Boltanski met en lumière les fragmentations de la société palestinienne et souligne les ambiguïtés qui sous-tendent les relations entre le fait religieux et le nationalisme en « Terre Sainte ».
300 000 palestiniens originaires des territoires conquis par Israël en 1948 vivent au Liban dans des camps de réfugiés. L’historienne Jihane Sfeir retrace les premiers moments de cet exode et souligne que le contrôle et la mise à l’écart des réfugiés palestiniens furent des évènements déterminants dans la construction de l’État libanais.
Dans une synthèse ambitieuse, une universitaire allemande s’efforce d’écrire l’histoire de la Palestine depuis la conquête ottomane jusqu’à la fondation de l’État d’Israël. Cependant l’histoire économique et sociale de la Palestine est sans cesse ramenée vers les enjeux du présent – comme si la Palestine était une terre-à-coloniser ou simplement l’emplacement du futur État d’Israël. Mais est-il possible, et surtout souhaitable, de s’inscrire dans une historiographie qui « symétriserait » les souffrances ?