Le djihad global a connu quatre périodes, chacune marquée par un événement emblématique et un idéologue phare. Mais toutes, selon G. Robinson, ont en partage un sentiment de rage et la volonté nihiliste d’anéantir l’héritage des Lumières. Une thèse qu’il convient de nuancer.
Les centres de « déradicalisation », ouvert à grand bruit en 2016, ont rapidement capoté. Un livre revient sur les impasses de cette ambition qui prétendait remplacer le fanatisme religieux par la discipline militaire.
L’idéologie jihadiste européenne est-elle directement importée du monde oriental ? L’islamisme dans nos banlieues est-il absolument résistant à la culture laïque et républicaine ? Ces questions sont sensibles, et il faut se garder en la matière de tout essentialisme.
L’émergence de la radicalisation comme problème public a poussé l’État français à développer de nouvelles politiques de prévention. La faible efficacité de ces tentatives semble lieé à leur caractère confus et parfois contradictoire.
Les attentats sont des défis lancés aux États modernes dans l’exercice de leur souveraineté. Cela se voit, montre Riva Kastoryano, jusque dans le traitement des dépouilles de leurs auteurs. Mais derrière la question de l’enterrement des djihadistes, c’est aussi l’affrontement entre deux visions du monde à visée universaliste qui se révèle.
Le procès de la filière djihadiste de Strasbourg s’est tenu du 31 mai au 7 juin 2016. Présente lors des sept journées d’audience, la sociologue Jeanne Pawella nous livre ici son analyse du procès qui pose la question du fonctionnement de la justice et des dispositifs de prise en charge des jeunes « radicalisés » ou de retour du djihad.
L’état d’exception a en France une longue histoire. Destiné à faire face aux crises de toutes sortes, il est aujourd’hui invoqué pour répondre au terrorisme. Mais rien ne dit, selon l’historien du droit F. Saint-Bonnet, que c’est là la bonne solution au terrorisme qui frappe aujourd’hui.
Le Mouvement du Jihad Islamique en Palestine est hétéroclite : proche à la fois des Frères musulmans et du Hezbollah, il essaie de faire la synthèse entre un nationalisme de type séculier et un islamisme sunnite proprement palestinien. Trois auteurs en retracent l’histoire.
L’État islamique est-il un État, comme il le revendique ? Ou désigne-t-il une nouvelle forme de souveraineté de type impérial ? Matthieu Rey en retrace l’histoire en Syrie et en Irak, en remontant à la domination coloniale européenne et aux deux guerres du Golfe.
La réponse au djihadisme ne peut, selon F. Saint-Bonnet, résider seulement dans la répression. Le droit d’exception, comme l’indignité nationale, sont inefficaces, car le djihadiste, qui ne craint pas la mort, n’est pas un criminel classique.