Nous parlons de la Terre sans la connaître. Une synthèse des connaissances récentes sur le « système Terre » et son état préoccupant invite à promouvoir une nouvelles conception de l’environnement et des nécessaires orientations politiques.
En 1940, la France volait en éclats : géographiquement, historiquement. Une aubaine pour les romanciers, Aragon, Gracq, Robbe-Grillet, Sartre, Simon.
Gardant en mémoire que l’histoire ne peut se faire, ni se comprendre sans la géographie, David Chanteranne revisite les rapports complexes que les hommes d’aujourd’hui entretiennent avec les grandes figures de France qui, de leur vivant comme a posteriori, ont façonné leurs territoires.
Le plus long fleuve d’Europe est marqué par l’histoire soviétique. Des barrages à la pêche en passant par l’industrialisation, il est au cœur des bouleversements continentaux qui se produisent sous nos yeux.
Durement éprouvé par la pandémie de covid, le tourisme est aussi contraint par les exigences environnementales. De leur côté, les réseaux sociaux modifient nos pratiques, jusqu’à l’instagramisation des lieux et des paysages. Et si, au tourisme, il fallait préférer les voyages ?
Comment les sciences sociales peuvent-elles penser le désordre constitutif d’une société ? Comment écrire sur des groupes marqués par une « mauvaise réputation », et qui refusent d’être un objet de savoir ? Tel est le défi que lancent les Toubou du Tchad aux chercheurs.
Alors que la géographie est de retour dans le débat public, notamment à travers les débats relatifs aux inégalités territoriales, Jacques Lévy, Jean-Nicolas Fauchille et Ana Povóas réactualisent la Théorie de la justice de John Rawls en lui ajoutant une dimension spatiale.
Théoricien incontournable de la littérature, Franco Moretti rassemble dans un livre non encore traduit en français dix articles prônant une révolution méthodologique des études littéraires. Plutôt que de lire, Moretti propose d’expérimenter avec la littérature.
Anthropologue et peintre, Susan Ossman se livre à une auto-analyse picturale, afin de montrer en quoi son art accompagne sa recherche, en quoi ses tableaux évoluent avec ses objets d’étude, tout en les complexifiant, comme des carnets de bord en couleur.
Géographe de renommée internationale, Élisée Reclus (1830-1905) est indissociablement un savant, un écrivain et un poète, resté en marge de l’institutionnalisation universitaire de sa discipline. Son écriture correspond aussi à un projet politique : diffuser un savoir émancipateur auprès d’un public profane.
La carte n’est pas le territoire : malgré leurs visées scientifiques, les cartes sont toujours subjectives, et intimement liées au contexte dans lequel elles naissent. Les cartographes ne se contentent pas de représenter le monde ; ils le construisent.
La conquête de l’Algérie, à partir de 1830, a donné lieu à une vaste entreprise de cartographie. Or les cartes se révèlent un instrument majeur de savoir et de pouvoir. La connaissance du territoire légitime la conquête, en même temps qu’elle fournit les outils de sa réalisation et contribue à fixer les identités.
Relire les poèmes de Rimbaud à la lumière de la Commune de Paris permet de mettre l’accent sur leurs liens profonds avec les discours et la culture politique des années 1870. La parution en français de l’essai de Kristin Ross sur la spatialité des textes de Rimbaud rappelle l’importance du contexte, notamment politique, dans la lecture littéraire.
Bloodlands (Terres de sang) de Timothy Snyder est une relecture magistrale de l’histoire des massacres perpétrés en Europe de l’Est entre 1933 et 1945. Récemment traduit en français, le livre suscite intérêt et controverses dans toute l’Europe. Dans cet entretien l’auteur explique sa volonté de saisir l’Histoire au-delà des frontières nationales, pour une compréhension authentique du passé.
Le monde contemporain, bien qu’il soit plus interdépendant que jamais, reste un puzzle d’États souverains. La mondialisation nous impose une actualisation de nos cartes mentales et une compréhension de celles des autres. Dans cet entretien, le diplomate et géographe Michel Foucher nous livre les clés de la nouvelle géographie collective.
Is globalization “flattening” our world, leaving it void of territory and sovereignty ? Such claims, repeated at length by carpetbagging globalists, are simply false in the eyes of political geographer John Agnew for whom, sovereignty is increasingly deterritorialized, but hardly disappearing.
Le monde serait-il devenu plat et vide de toute souveraineté ? Ce lieu commun, répété à l’envi par les exégètes de la mondialisation, est tout simplement faux, selon le géographe John Agnew. La souveraineté se déterritorialise mais ne disparaît point : telle est la conclusion de son dernier livre.
Après un premier article consacré aux spécificités du contexte francilien, Frédéric Gilli fait le point sur les mutations récentes de la métropole parisienne. Le véritable enjeu du Grand Paris n’est pas institutionnel, mais lié à notre représentation de l’espace parisien et à la mise en place d’une démocratie à l’échelle métropolitaine.
Inventeur de la « géographie radicale », David Harvey tente de concilier marxisme et géographie pour montrer que villes et terroirs s’efforcent de constituer des rentes de monopole. Car les injustices de la mondialisation s’incarnent dans des espaces : les pays du Sud victimes d’un développement inégal et, à l’inverse, les lieux où se développe une vision alternative du monde, comme Porto Alegre.
La constitution scientifique de la géographie en France au XIXe siècle a partie liée avec la construction de l’empire colonial. Science de l’espace, la géographie a d’évidentes retombées pratiques pour les colonisateurs. Mais faut-il pour autant la réduire à un discours de domination et de justification au service du colonialisme ?