Pourquoi l’or a-t-il cessé de servir d’étalon aux différentes monnaies dans le monde ? Pour répondre à cette question, Arnaud Manas nous emmène dans les coffres des banques centrales pendant la guerre froide.
Qu’est-ce qu’une alliance ? Pourquoi les pays s’allient-ils, quittent-ils des alliances, ou en fondent-ils de nouvelles ? Dans le contexte actuel de retour de la guerre et de compétition stratégique tant militaire qu’économique, l’analyse des mécanismes d’alliances n’a sans doute jamais été aussi cruciale.
La guerre froide est souvent interprétée comme un moment de paralysie de la coopération internationale en raison des rivalités entre bloc occidental et bloc communiste. Sandrine Kott montre au contraire comment le temps de la Guerre froide dopa le multilatéralisme.
Le commerce des armes constitue un facteur de conflictualité. En forte augmentation depuis plusieurs années, il s’avère difficile à réguler au niveau mondial, tant en raison des intérêts de certains États que de la multiplication des pôles de production dans le monde.
La pandémie de Covid-19 a révélé les limites de la coopération internationale. Guillaume Devin montre ce qui fait la dynamique mais aussi les faiblesses du multilatéralisme, le rôle qu’y jouent les États ainsi que les sociétés civiles.
Le décès de Jacques Chirac le 26 septembre dernier est l’occasion de s’interroger sur son héritage en matière de politique étrangère. Si sa posture très critique à l’égard des Anglo-saxons était bien connue, son positionnement vis-à-vis des pays arabes l’est moins.
Le journaliste Karim Lebhour publie une bande dessinée sur son expérience au mythique siège de l’ONU à New York. Que peut-on retirer d’un tel témoignage pour penser les relations internationales contemporaines ? Qu’apporte le format BD, à mi-chemin entre fiction et reportage ?
La guerre et la démocratie sont-elles compatibles ? Comment penser les conditions des interventions armées au niveau international ? Au cours de cet entretien, Michael Doyle convoque différents théoriciens du libéralisme afin d’éclairer les relations internationales contemporaines.
Fait social total, la guerre moderne n’engage plus seulement les soldats mais mobilise toutes les forces, politiques, économiques, culturelles, des nations. Elle bouscule les formes classiques du combat, elle pousse la violence à son paroxysme.
Lors du XIXe congrès du Parti communiste chinois en octobre 2017, Xi Jiping a révélé une vision ambitieuse et idéologique de l’avenir de la Chine. Juliette Genevaz revient ici sur la particularité de ce modèle politique et sur les objectifs de développement économique et de politique étrangère.
Alors que l’ONU célébrait en 2015 son 70e anniversaire et élisait il y a un an son nouveau Secrétaire général, elle reste toujours aussi peu connue du grand public. Chloé Maurel revient sur l’histoire et les controverses politiques, économiques et sociales qui traversent l’organisation depuis 1945. Une entrée pédagogique dans un univers complexe.
La diplomatie multilatérale favorise-t-elle l’égalité entre États ? À partir d’une comparaison entre l’ONU et de l’OTAN, Vincent Pouliot montre que la scène internationale est structurée par des logiques hiérarchiques dont les diplomates peinent à s’extraire.
En quarante ans, la France est devenue un ardent défenseur de la non-prolifération nucléaire, moins par pacifisme que par choix tactique. Dans la compétition internationale, cette position est aussi une manière de contester l’hégémonie américaine.
Pour Norberto Bobbio les relations internationales ne doivent plus se comprendre exclusivement comme des rapports de force. La « paix juste » à laquelle il appelle suppose la construction d’un État fédéral mondial. Mais comment penser un tel contrat entre les nations ?
Le monde contemporain, bien qu’il soit plus interdépendant que jamais, reste un puzzle d’États souverains. La mondialisation nous impose une actualisation de nos cartes mentales et une compréhension de celles des autres. Dans cet entretien, le diplomate et géographe Michel Foucher nous livre les clés de la nouvelle géographie collective.
Svetlana Gorshenina décrit la genèse intellectuelle et administrative de l’Asie centrale aux XIXe et XXe siècles : depuis l’ « invention » de l’Asie centrale par les géographes, administrateurs et intellectuels de l’époque tsariste, jusqu’aux bouleversements des structures territoriales centre-asiatiques survenus au cours du XXe siècle.
Une nouvelle synthèse retrace la duplicité des Britanniques dans leurs négociations au Moyen-Orient pendant la Première Guerre mondiale. Trahison pour les nationalistes arabes comme pour le mouvement sioniste, les dispositions contradictoires prises par la Grande-Bretagne reflètent d’abord les habitudes prises et les besoins de la guerre. Évitant l’intentionnalisme et le parti-pris, l’auteur n’évite pas le pittoresque et une approche parfois datée.
L’économiste Allan Meltzer offre une histoire en trois tomes de la Banque centrale des États-Unis, à la fois immense travail d’exhumation de sources nouvelles et second grand manifeste historique du monétarisme.
Selon l’historienne Lorraine de Meaux, l’idée que l’empire russe se fait de lui-même est éclairée depuis le XIXe siècle par la lumière de l’Orient, source de nombreuses ambiguïtés. Définition culturaliste de l’identité et oubli périlleux du politique continuent à imprégner les conflits qui déchirent la Russie contemporaine.
Et si l’ONU n’avait jamais été conçue pour défendre le droit des peuples et les minorités ? C’est la thèse, délibérément provocatrice, que soutient l’historien Mark Mazower dans son dernier livre, No Enchanted Palace. Une relecture stimulante et désenchantée des origines intellectuelles et politiques des Nations Unies.
Déjà troublés par la reconnaissance de l’indépendance des républiques abkhazes et ossète du sud, de nombreux responsables régionaux de la Fédération de Russie remettent en cause la tutelle de Moscou, accusée de gérer la crise économique de façon autoritaire. La verticale du pouvoir, principal axe de la doctrine Poutine depuis 2000 pour maintenir son contrôle sur la Fédération, pourrait s’en trouver affaiblie.
Depuis 2007, l’armée américaine a changé de stratégie en Irak. Mary Kaldor décrit les origines intellectuelles de cette nouvelle doctrine, moins agressive et plus soucieuse du sort des populations. À la veille de l’élection présidentielle, elle s’interroge sur les résultats de cette stratégie et sur son éventuelle application en Afghanistan.
Toute transition est-elle démocratique ? Selon Pierre Hassner, la transition que connaît actuellement la Russie sous le règne de Poutine s’oriente bien plutôt vers l’autoritarisme à l’intérieur, et la production de troubles dans les anciens pays satellites.
Si la violence au Moyen-Orient est l’objet aujourd’hui de toutes les attentions, rares sont ceux qui, comme Hamit Bozarslan, s’efforcent d’en comprendre la multiplicité des formes et les raisons historiques — s’attachant ainsi, loin de toute simplification, à ressaisir les fondements de l’islamisme radical.
Face aux revers subis par l’armée américaine au Moyen-Orient, la droite cherche à redéfinir la politique étrangère des États-Unis. Robert Kagan, un des ténors du mouvement néoconservateur et conseiller du candidat républicain John McCain, propose de former une « ligue des démocraties » pour contrer l’essor des régimes autoritaires.
Terreur et Martyre sont les mots d’ordre des « deux Grands Récits », celui « du terrorisme » adossé au « martyre » pour susciter l’avènement d’un État islamique universel selon le vœu de Ben Laden, Zawahiri et Al Qa’ida ; celui de la Global War on Terror de George W. Bush et de ses conseillers en vue de « stabiliser des régimes démocratiques pro-américains dans un Moyen-Orient restructuré ». Le « frappant parallélisme dans l’exécution et l’objet » de deux idéologies repose sur une argumentation nourrie, mais il n’est pas entièrement convaincant. Et la faveur accordée aux voix médianes européennes ne permet pas de saisir si la résolution du problème du radicalisme religieux passe par l’évacuation du religieux lui-même.
La piteuse équipée de l’Arche de Zoé a provoqué une crise entre la France et le Tchad. Au-delà de leur incompétence, les membres de cette ONG ont réactivé une utopie bien française, qui consiste à arracher l’enfant à un milieu jugé vicié pour le faire renaître ailleurs. En cela, le « droit d’ingérence » qu’ils convoquent appartient bien moins au monde de l’humanitaire qu’à l’histoire des services sociaux français.
Le Moyen-Orient est devenu le théâtre d’une « politique de l’erreur » généralisée. Singulièrement depuis le 11 Septembre, l’erreur de compréhension et l’erreur de calcul se conjuguent pour déstabiliser le système régional et obscurcir un peu plus l’avenir.
Après l’enthousiasme du début des années 1990, les Nations unies se sont avérées incapables de tenir la promesse d’un « nouvel ordre mondial ». Plusieurs ouvrages récents s’interrogent sur les raisons de cet échec et cherchent l’issue à la crise actuelle.
Rédigé par deux spécialistes des relations internationales, le rapport sur le « lobby israélien » a suscité une très vive controverse aux États-Unis. Au cœur de la polémique, le rôle du « lobby » dans la politique étrangère américaine, notamment au Proche et au Moyen-Orient.
Les tirs de missile nord-coréens ont relancé la polémique sur l’armement nucléaire de l’archipel. Si les experts s’accordent à dire que la meilleure politique de sécurité passe par la poursuite et le renforcement de l’alliance avec les États-Unis, certains souhaiteraient voir des missiles nucléaires américains déployés sur le sol japonais.
La guerre en Irak et l’alliance militaire avec les États-Unis auront profondément marqué les « années Blair », tant sur la scène internationale qu’aux yeux de l’opinion publique britannique. à tel point que le bilan de la guerre risque d’éclipser tous les autres aspects de ses trois mandats. Pour comprendre comment le gouvernement britannique s’est retrouvé dans l’engrenage de la guerre, et quelles en seront les conséquences pour la « relation spéciale » avec les États-Unis, nous sommes allés à la rencontre de Sir Christopher Meyer, ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Washington (1997-2003) et fin connaisseur de la relation transatlantique.