La phase hyper-capitaliste actuelle offre aux grandes fortunes un rôle clé sur la scène politique transnationale. Peter Hägel enquête sur six de ces milliardaires qui pèsent sur la compétition politique d’un pays ou sur les priorités des organisations internationales.
On a tort de croire qu’aux États-Unis, les entreprises dominent le processus électoral ; le problème est en réalité plus profond : l’argent structure le champ des idées et détermine les données des débats.
Avec la disparition du régime censitaire et l’instauration du suffrage universel, la participation politique dans nos sociétés démocratiques ne devrait plus être conditionnée à la propriété. Et pourtant, montre Timothy Kuhner, la politique reste inféodée au capital.
À l’approche de l’élection présidentielle aux États-Unis, La Vie des idées/Books & Ideas et Public Books proposent un dossier commun examinant la façon dont l’argent influence le cours des démocraties électorales.
L’éducation – telle qu’elle est conçue et pratiquée – ne sert à rien, est vite oubliée, coûte cher, n’est pas rentable, et devrait être supprimée. Telle est la thèse provocante du professeur d’économie américain Bryan Caplan.
En prenant l’exemple des messageries Hachette, qualifiées de « pieuvre » dans les années 1930, l’historien Jean-Yves Mollier montre l’emprise des intérêts privés sur les enjeux publics. Un problème toujours d’actualité.
Dans un essai stimulant, Edgar Cabanas et Eva Illouz dénoncent les « sciences du bonheur » au service de l’idéologie néolibérale. Non seulement elles invitent à renoncer à tout changement politique, mais elles culpabilisent les « psytoyens » qui ne parviennent pas à se plier à leurs injonctions.
Ce nouveau dossier de La Vie des idées présente un panorama des pratiques d’influence, d’intermédiation et de corruption entre les sphères publiques et privées des démocraties à travers le monde.
La promotion de la liberté et la rationalité économique avancent-elles de concert ? Au tournant du XVIIIe et XIXe siècle, les débats sur la fixation du prix du travail servile sont un révélateur des tensions entre morale et calcul dans une société en cours de démocratisation.
Alors que la prison est censée être un espace de non-circulation, une ethnographie fait ressortir les hiérarchies sociales que les objets et l’argent créent dans un espace confiné.
Le travail de Viviana Zelizer a démontré, avec d’autres, l’existence de résistances à l’extension de la sphère marchande. Des conflits de valeur apparaissent, qui constituent un impensé de la science économique depuis plus d’un siècle. André Orléan tire les leçons de ces conflits pour la théorie économique et sociologique en prônant l’unité des valeurs.
Comment établir une valeur quand la monnaie manque ? Laurent Feller montre que, durant le haut Moyen Âge, les échanges étaient structurés par la valeur sociale des personnes et les liens de clientélisme ou de dépendance que ces échanges créaient ou maintenaient entre elles. La valeur apparaît comme indissociable de l’ordre social.