Le drame du chlordécone aux Antilles illustre la façon dont les inégalités nord-sud et les héritages esclavagistes et coloniaux ont durablement structuré l’action publique dans le domaine de la santé, conduisant à autoriser et maintenir un produit que l’on savait extrêmement toxique.
De plus en plus nombreux, de plus en plus pollueurs, les superyachts sont une capitalo-scène : ils matérialisent en un espace à la fois démesuré et très circonscrit la face cachée et criminelle du capitalisme actuel, avec ses fastes fatals aux écosystèmes.
L’abeille est notre sentinelle environnementale. Si elle meurt, nous aussi. Pollution, ravage des insecticides, recul de la biodiversité : si l’on veut sauver le monde des ruches, et le nôtre avec, il faut rapidement changer de modèle.
Comment interpréter le scandale du « dieselgate » au-delà de la cupidité des constructeurs ? Samuel Klebaner s’écarte des condamnations normatives pour procéder à une analyse complexe des interactions entre les évolutions réglementaires et les comportements des constructeurs automobiles.
Et si conduire offrait un agrandissement de soi-même ? Crawford, philosophe et garagiste, démontre que notre capacité à nous mouvoir en voiture fait appel à diverses ressources de notre intelligence. En ce sens, la conduite automobile permet une « extension cognitive ».
Le rythme galopant de l’urbanisation va de pair avec l’incapacité de l’Inde à fournir les services de base à l’ensemble des citadins. Quand les pouvoirs publics concentrent les grands projets dans les mégalopoles, les petites villes bricolent des solutions hétéroclites, renforçant la ségrégation.
Quels sont les leviers à actionner pour sortir du tout-automobile ? La déshabituation à la voiture passe par de nouveaux modes de déplacement (vélo, train, bus) et un « permis de mobilité » offrant une plus grande agilité.
Comment sortir de la croissance énergivore ? La question n’est pas nouvelle, un groupe d’historiens recense les tentatives passées, toutes avortées, pour constituer des sociétés écologiques. Un répertoire d’idées pour l’avenir ?
La voiture est partout. Le succès de la motorisation s’explique par l’adéquation entre une marchandise et les aspirations des individus, en lien avec l’essor de la consommation et l’appétit de mobilité urbaine. Voiture-autonomie ou aliénation automobile ?
Le sol des villes est partout et gravement pollué, du fait d’activités industrielles aujourd’hui disparues. Une pollution invisible et indifférenciée, qui vient apporter une nuance de taille aux théories de la justice environnementale.
En prenant pour objet d’étude le « brouillard de la Meuse » de 1930, un épisode important dans l’histoire de la régulation de la pollution industrielle, Alexis Zimmer revient sur les conséquences sanitaires de ce désastre, à l’origine de réflexions menées par différentes institutions au niveau local et international.
Dans une synthèse inédite d’histoire mondiale, François Jarrige et Thomas Le Roux explorent les sources politiques et scientifiques des pollutions et montrent que leur mondialisation à l’âge industriel n’avait rien d’inéluctable.
Alain Cicollela examine le mode de développement économique au vu du lien entre environnement et dégradation de la santé publique. Il montre la progression des maladies non transmissibles à l’échelle mondiale, leur invisibilité et la difficulté d’opérer une prise de conscience de leurs enjeux et donc d’y remédier.
Jon est ému : ce matin, il doit se rendre au cœur de Paris pour l’inauguration de la nouvelle voie à grande vitesse (VGV) Est-Ouest, dont il est le concepteur. Des navettes ultra-rapides et autonomes relient désormais les différents pôles du Grand Paris, renvoyant au musée les antiques « automobiles » à la fois complexes et dangereuses.
L’historienne Geneviève Massard-Guilbaud propose l’une des premières synthèses sur la régulation des pollutions au XIXe siècle. Elle montre que la législation en vigueur, portée par la foi dans le progrès technique, a d’abord servi à protéger l’activité industrielle. Les populations tentaient pourtant de faire prévaloir leur droit à la santé publique.
Comment, au cours du XIXe siècle, les médecins-chimistes ont-ils mis l’hygiène publique à l’ordre du jour ? En dressant la fresque de leurs ambitions et projets, Gérard Jorland livre une ample somme qui privilégie le grand récit au détriment de l’explication de la complexité sociale.