Cafés révolutionnaires, caboulots des faubourgs, cabarets aux bals éclatants, brasseries ouvertes toute la nuit : le bistrot possède une riche histoire qui nous parle de divertissements et de séditions, mais aussi de la solitude des zones aujourd’hui enclavées.
Passerelle entre l’Empire romain tardif et le haut Moyen Âge, charnière entre l’Orient romain et les royaumes de l’Ouest, Ravenne a été davantage qu’une capitale : une entité politique au croisement de plusieurs mondes.
Les explorations urbaines font l’objet d’un intérêt sans cesse croissant auprès du grand public, notamment des jeunes. Mais derrière ce succès, de quoi ces immersions participent-elles ?
Gardant en mémoire que l’histoire ne peut se faire, ni se comprendre sans la géographie, David Chanteranne revisite les rapports complexes que les hommes d’aujourd’hui entretiennent avec les grandes figures de France qui, de leur vivant comme a posteriori, ont façonné leurs territoires.
Depuis quelques années, les critiques des grandes villes se font plus vives, notamment du côté de l’écologie politique. Mais est-il vraiment envisageable de quitter les métropoles et de faire sécession d’avec l’ordre urbain qu’elles incarnent ?
Loin de constituer un monde gris et uniforme, les grands ensembles d’habitat social érigés dans les années 1960 abritent un foisonnement de vies et de mémoires, comme le montre Renaud Epstein à partir d’une importante collection de cartes postales les figurant.
Le Marché international des professionnels de l’immobilier se tient chaque année à Cannes. S’y promener est instructif : on y voit la manière dont les villes tombent sous l’emprise des marchés et comment certains élus locaux peuvent tomber sous le charme de grandes firmes.
Une exposition itinérante, actuellement présentée à Marseille, explore les relations entre architecture, urbanisme et agriculture. Son curateur, Sébastien Marot, met des pratiques comme la permaculture et l’agroécologie au centre des débats.
Loups, chats, chevaux et, maintenant, rats. Sont-ils des objets de dégoût, vecteurs de la peste, ou bien des aides utiles au nettoyage des détritus ? Après le rat des villes et le rat des champs, voici le rat de l’histoire !
Des souks de Nouakchott aux gratte-ciels de Dubai en passant par les ruines de Raqqa ou les rues de Ramallah sillonnées par les chars israéliens, les villes du Maghreb et du Moyen-Orient offrent une multiplicité de configurations urbaines unies par une même matrice culturelle.
Une enquête ethnographique montre que les citadins sont loin d’être indifférents à leur entourage public, qu’il s’agisse de faire l’aumône, se disputer, se livrer à la sociabilité pure ou encore perpétuer mais aussi combattre les discriminations.
Les terres bâties représentent une valeur patrimoniale considérable, mais méconnue. Alain Trannoy & Étienne Wasmer la mettent ici en lumière, pour en identifier les facteurs, et aussi pour permettre une discussion sur sa distribution, et son éventuelle taxation.
Dans un ouvrage extrêmement ambitieux, Scott Cummings retrace comment avocats et juristes se sont mobilisés pour faire de Los Angeles une ville plus inclusive. Son analyse lui permet d’interroger l’efficacité du répertoire d’action juridique dans les luttes sociales.
La canicule est un phénomène météorologique intense, mais aussi une catastrophe sociale et urbaine. C’est ce que révèle l’été 1995 à Chicago : l’environnement local et l’absence de politique publique conséquente furent pour beaucoup dans le lourd bilan.
Qu’est-ce qu’un “bon parent” dans la ville ? Entre menace perçue et prise d’autonomie, l’enquête menée par Clément Rivière montre les désirs et les injonctions contradictoires auxquels font face les parents dans l’encadrement de leurs enfants.
La renaturation des villes offre plusieurs avantages sur le plan sanitaire, urbanistique et économique. Mais les potagers urbains peuvent aussi devenir le cheval de Troie de la gentrification. Leur culture est-elle vraiment une contre-culture ?
Des centaines d’espèces se sont acclimatées aux conurbations modernes. Qu’est-ce qui pousse les animaux à aller vivre en ville ? Au-delà de la dégradation accélérée de la nature, il faut repenser la notion même de sauvage, pour inventer une « éthique des relations asymétriques ».
Dans l’entrelacs des langages, des disciplines et des supports, Régine Robin a développé sous l’apparence de la flânerie une œuvre exigeante qui rappelle que toute identité est multiple, et qu’on ne peut s’en saisir qu’en croisant les approches.
Les prospectivistes ne manquent pas d’idées pour imaginer comment pourraient s’organiser les déplacements dans la ville de demain, mais certains enjeux restent encore néanmoins dans l’angle mort.
Les efforts pour faire de Delhi une ville « globale » s’accompagnent d’une destruction de la nature et des communs, ainsi que d’une relégation des pauvres à la périphérie. L’évolution de cette métropole témoigne du besoin urgent de concilier justice écologique et justice sociale.
Comment le néolibéralisme modifie-t-il notre espace ? Depuis un demi-siècle, une nouvelle géographie du capital entraîne la mise en concurrence des territoires, la financiarisation de l’immobilier, la gentrification des villes et l’éviction des classes populaires.
Loin d’être unifiée autour des principes du wahabbisme, l’Arabie Saoudite connaît de profondes divisions sociales. Les militants islamistes prospèrent dans les marges péri-urbaines des villes saoudiennes.
Le rythme galopant de l’urbanisation va de pair avec l’incapacité de l’Inde à fournir les services de base à l’ensemble des citadins. Quand les pouvoirs publics concentrent les grands projets dans les mégalopoles, les petites villes bricolent des solutions hétéroclites, renforçant la ségrégation.
Quels sont les leviers à actionner pour sortir du tout-automobile ? La déshabituation à la voiture passe par de nouveaux modes de déplacement (vélo, train, bus) et un « permis de mobilité » offrant une plus grande agilité.
En Inde, la croissance urbaine est si rapide qu’en quelques années des villes jaillissent sur des zones agricoles. Pour convaincre les paysans de céder leurs terres, les promoteurs les associent à l’actionnariat de leurs entreprises. Ce modèle inédit d’urbanisation met en péril la démocratie locale.
Cet essai dresse le portrait de la ville de Wuhan qui est au cœur de l’actualité depuis l’apparition du Covid-19, et relate les expériences du confinement racontées par ses habitants ordinaires, mêlant souffrance, désespoir, indignation et élan de solidarité.
Qu’est-ce que la révolution numérique fait à la ville ? Hors de toute régulation politique, plateformes, données et algorithmes bouleversent les pratiques spatiales et collectives. Un nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées enquête sur les implications urbaines des applications.
Uber, Waze, Airbnb… Les algorithmes qui régissent ces plateformes sont fondés sur l’optimisation du service rendu à l’usager, et non sur une norme collective, politique ou morale. Leurs mises en accusation mettent à nu la gouvernance implicite des architectures techniques.
Faut-il reconstruire la flèche de Viollet-le-Duc, qui n’était elle-même qu’une reconstitution ? Il faut avant tout comprendre le lieu spécifique qu’est une cathédrale gothique : non pas un décor de carte postale qui se découpe sur le ciel, mais le regard du ciel qui se pose sur nous.
La voiture est partout. Le succès de la motorisation s’explique par l’adéquation entre une marchandise et les aspirations des individus, en lien avec l’essor de la consommation et l’appétit de mobilité urbaine. Voiture-autonomie ou aliénation automobile ?
Selon Marie-Hélène Zérah, le développement des villes indiennes se caractérise par une dynamique de privatisation informelle et créative. Par-delà le paradigme réducteur de la « ville néolibérale », elle brosse le portrait d’un urbanisme bricolé et fondé sur l’exploitation des migrants et des basses castes.
Le sol des villes est partout et gravement pollué, du fait d’activités industrielles aujourd’hui disparues. Une pollution invisible et indifférenciée, qui vient apporter une nuance de taille aux théories de la justice environnementale.
Souvent dépeintes comme le terreau du populisme, les villes en déclin sont également des espaces d’expérimentation d’alternatives au néolibéralisme. Dans ces villes, les politiques de développement renouvellent l’action publique en rompant avec le dogme de la croissance.
Ville emblématique du progressisme californien, San Francisco est aussi la championne des inégalités sociales. La géographe Sonia Lehman-Frisch cartographie les ambiguïtés de cette cité singulière qui continue à être le porte-drapeau de l’innovation aux États-Unis.
Quoi de commun entre Berlin et Le Caire à la fin du XIXe siècle ? L’historien allemand Joseph Ben Prestel fait le pari de rapprocher ces deux villes pour s’interroger sur la frontière entre l’Europe et le Moyen-Orient et sur les présupposés de l’orientalisme.
À partir d’une enquête menée dans deux quartiers gentrifiés, les Pentes de la Croix-Rousse et le Bas-Montreuil, Anaïs Collet déconstruit la catégorie de « bobos » et contribue à l’analyse des recompositions des classes moyennes et supérieures.
La reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël marque un revirement historique. Si ses effets juridiques sont nuls, le statut de la ville restant le même au regard du droit international, elle traduit toutefois une recomposition des alliances au Moyen-Orient, et pourrait avoir des conséquences politiques profondes.
Opposer la richesse des villes à la pauvreté des campagnes, c’est en fait ne pas comprendre la réalité des inégalités territoriales. Les villages sont aujourd’hui souvent plus attractifs qu’un grand nombre de villes moyennes, qui connaissent des difficultés démographiques et économiques majeures.
Lille connaît d’importantes transformations depuis les années 1980, sous l’effet de politiques urbaines et culturelles de « métropolisation » visant à restituer à l’agglomération son attractivité. Celles-ci n’ont cependant pas amélioré les conditions de vie des classes populaires de la ville, qui reste traversée par de fortes inégalités sociales.
Les transformations de la société allemande et de l’Europe se lisent à même les rues de Berlin. Champ de ruines en 1945, c’est aujourd’hui l’une des destinations les plus prisées d’Europe. Un petit ouvrage revient sur ce qui fait d’elle une capitale d’exception.