Les statistiques économiques et sociales semblent être dotées de toutes les vertus (objectivité, universalité, scientificité) tout en faisant l’objet de toutes les critiques (arbitraires, manipulables, librement interprétables). Comment expliquer cette ambivalence ? Faut-il ramener les chiffres à leurs limites incontestables ou les sauver au nom de l’idéal d’objectivité et de leur apport au débat démocratique ? Exemples à l’appui, deux chercheurs en sciences sociales et statisticiens confrontent leurs points de vue.