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Essai Philosophie

Cause animale et sciences sociales
De l’anthropocentrisme au zoocentrisme


par Jérôme Michalon , le 13 novembre 2018


Comment les sciences humaines traitent-elles les rapports entre humains et animaux ? Entre objectifs épistémiques et politiques, l’animal progresse des deux côtés de l’Atlantique en tant que sujet d’étude légitime, voire en tant que sujet politique à part entière.

Cet essai est extrait d’un prochain livre de la collection Puf/vie des idées, S’engager pour les animaux, dirigé par Fabien Carrié et Christophe Traïni, à paraître le 13 février 2019.

« Obscurantisme ». C’est ainsi que l’anthropologue Jean-Pierre Digard qualifie une grande partie des travaux récents en sciences humaines et sociales (SHS) portant sur les rapports entre humains et animaux. Invité par ses collègues à débattre de l’existence d’un tournant animaliste en anthropologie, le spécialiste de la domestication explique que les évolutions sociales des représentations des animaux ont impacté directement la production de la connaissance sur ce même objet. Depuis le XIXe siècle et le développement de la protection animale, l’« animalisme » se développerait en remettant progressivement en cause l’existence d’une frontière radicale entre les humains et les animaux. À partir des années 1970, des intellectuels se mettent à produire des travaux normatifs sur les rapports entre humains et animaux, influant par la suite sur l’émergence de recherches en SHS sur la question. Pour Digard, avec ces travaux, c’est une seconde frontière qui est remise en cause : celle qui sépare la science de l’engagement militant. L’instrumentalisation de la recherche scientifique par les tenants de la cause animale [1] est clairement ici dénoncée, symptôme d’un obscurantisme délétère.

Cette dénonciation suffit-elle à décrire les rapports entre cause animale et les SHS ? Sans doute pas, et je vais essayer de montrer que si les SHS se sont intéressées aux relations entre humains et animaux, c’est en raison tout autant de facteurs internes au monde académique, qu’à des facteurs externes et que parfois il est bien difficile de distinguer ce qui relève des justifications épistémologiques et ce qui tient de l’engagement pro-animaux.

Influences

Évoquons d’abord la manière dont les rapports aux animaux ont été progressivement intégrés dans le périmètre des disciplines des SHS (tout en restant aujourd’hui encore un objet marginal). En anthropologie, depuis les années 1960 et les travaux d’André-Georges Haudricourt, l’étude des relations aux animaux (et aux plantes également) a pu se développer en toute légitimité et s’épanouir par exemple au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, ou au sein de la Société d’Ethnozootechnie. Chronologiquement, c’est l’histoire qui d’abord viendra disputer la situation quasi monopolistique de l’anthropologie sur l’objet « relations humains-animaux ». L’histoire des animaux, initiée par Robert Delort dans les années 1980, s’épanouit avec les travaux d’Éric Baratay, Daniel Roche, ou Michel Pastoureau. À la fin des années 1990, la géographie connaît à son tour un « animal turn » [2]. Quant à la sociologie, il faut attendre les années 2010 pour que paraissent plusieurs plaidoyers en faveur de la constitution d’un domaine de recherche spécifique autour des rapports aux animaux [3]. Cette évolution, grossièrement décrite, n’est pas sans lien avec des changements conséquents dans le paysage intellectuel des SHS. En effet, les travaux de Bruno Latour et Michel Callon en sociologie et ceux de Philippe Descola et Tim Ingold en anthropologie ont œuvré pour que les entités non humaines puissent être dotées d’une forme d’agentivité dont le chercheur devrait rendre compte. Appliquée à la question des rapports aux animaux, cette proposition de redistribuer les capacités d’actions entre humains et non humains [4] s’est traduite par le passage d’une approche symbolique à une approche que l’on pourrait dire agentive. Dans la première, les animaux sont appréhendés essentiellement comme des supports matériel et symbolique des sociétés humaines, comme des révélateurs du fonctionnement de ces dernières, ou encore en tant que vecteur du pouvoir social et politique. Dans la seconde, on considère que les animaux ne sont pas uniquement des objets modelés par les sociétés humaines : on cherche à comprendre leur part active dans les dynamiques sociales. Ce changement de perspective dans l’espace francophone fait écho au développement au niveau international (avec comme épicentre le monde anglo-saxon) de la communauté des Animal Studies.

Telle qu’elle se présente aujourd’hui, la communauté des Animal Studies regroupe des universitaires issus des sciences de la nature et des SHS, s’intéressant aux rapports entre humains et animaux. Les Animal Studies revendiquent également une forme d’engagement vis-à-vis de l’amélioration de la condition animale, et à ce titre accueillent en leur sein des associations de protection animale et des activistes pro-animaux. Habituellement, les membres des Animal Studies indexent l’origine de leur communauté aux publications du philosophe Peter Singer et du juriste Tom Regan, consacrant la pensée « antispéciste » et la théorie de la Libération Animale pour l’un ; et l’idée de « Droits des Animaux » pour l’autre. Une généalogie qui témoignerait du caractère précocement engagé des Animal Studies. Une autre généalogie fait apparaître que les Animal Studies se sont également structurées grâce à un domaine de recherche qui leur préexistait : le domaine « Human-Animal Interactions » [5]. Dans les années 1970, émergent des travaux portant sur les effets bénéfiques des interactions avec les animaux sur la santé humaine [6], qui fédèrent autour d’eux tout autant des vétérinaires, des industriels de l’alimentation pour animaux de compagnie que des associations de protection animale. Ces groupes d’acteurs, tous intéressés par la promotion d’une image valorisante des animaux et de leur compagnie, encouragent et financent alors des recherches donnant corps à l’idée que la bientraitance vis-à-vis des animaux a des effets sanitaires, psychologiques et sociaux conséquents. Fruit de ces efforts, la revue Anthrozoös devient le support de publication principal de ces recherches. Anthrozoös accueille les premières contributions des chercheurs intéressés par ce qui, dans les années 1990, commence à se nommer « Human-Animal Studies ». La revue Society & Animals viendra alors instituer l’utilisation du terme. Avec cette nouvelle revue, la communauté des Animal Studies en train de se constituer critiquera la posture de neutralité scientifique qui prévalait dans le domaine Human-Animal Interactions, au point d’en revendiquer progressivement l’abandon. La ligne éditoriale de Society & Animals assume en effet la dimension engagée des recherches publiées, et affirme une filiation avec les travaux d’éthique animale des années 1970. La place plus importante donnée par la revue aux sciences sociales indique la volonté de construire la question animale comme une question sociale et politique : une condition animale problématique pour laquelle on peut et on doit agir. Cet impératif deviendra de plus en plus structurant dans la communauté Animal Studies, au point d’être théorisé à travers la notion de scholar-activist (Shapiro & De Mello, 2010), et d’être le leitmotiv des Critical Animal Studies, branche « radicale », apparue dans les années 2000 et directement en lien avec des organisations dédiées à la Libération Animale (Best, 2003).

Évoquant la manière dont les rapports humains-animaux ont été intégrés dans les sciences sociales francophones puis décrivant, en parallèle, le développement des Animal Studies, à l’échelle internationale, j’ai voulu rendre visible un contraste : dans un cas, l’intégration de l’objet « relations aux animaux » ne semble débattue qu’en termes purement scientifiques, alors que dans l’autre, les dimensions politiques et militantes paraissent omniprésentes. D’un côté, on cherche à penser ce que l’objet « animal » pourrait amener à la compréhension des dynamiques sociales. De l’autre, on cherche à analyser les dynamiques sociales pour qu’elles soient bénéfiques aux animaux. Ce contraste, volontairement accentué, sert de base à plusieurs critiques adressées par des universitaires français aux raisons qui poussent leurs collègues à aborder les relations humains-animaux.

Dévoilements

Jean-Pierre Digard, cité dans l’introduction de ce texte, se montre singulièrement critique concernant l’importation dans le monde intellectuel français de théories anglo-saxonnes sur les rapports aux animaux [7]. Il est vrai que les réflexions de Peter Singer au sujet de l’antispécisme et la libération animale, après avoir longtemps été marginales, ont acquis en quelques années une importante visibilité dans le monde intellectuel français. En 1992, le philosophe Luc Ferry les décrivait comme dangereusement antihumanistes.

Quelques années plus tard, Catherine et Raphaël Larrère les récusaient également, pointant le socle idéologique commun aux pensées libérationnistes et à la zootechnie (dont l’élevage industriel est l’application directe) : l’utilitarisme, qui ne saurait donc constituer une base solide pour améliorer nos rapports aux animaux. Du rejet, on passe à l’interrogation avec la parution en 2009 d’un numéro spécial de la revue Critique (n°747-748), intitulé «  Libérer les animaux ? » Le point d’interrogation du titre témoigne tout autant de la perplexité avec laquelle étaient encore accueillies ces théories en France que de l’intérêt qu’elles commençaient à y susciter. La même année, la publication aux Presses Universitaires de France d’un ouvrage de synthèse sur l’éthique animale préfacé par Singer fait figure de première étape dans l’acceptation académique des théories antispécistes [8]. Depuis, l’acceptation semble de plus en plus réelle, si l’on en juge l’accroissement de la production éditoriale sur le sujet.

C’est cette « conversion » progressive du monde intellectuel français aux théories « animalistes » que dénonce Digard dans plusieurs textes [9]. La proximité de certains philosophes avec les mouvements de protection animale est ainsi pointée par l’anthropologue qui parle d’un travail de lobbying actif de la part de ces mouvements venus des pays anglo-saxons pour imposer une vision antispéciste de la question animale. Digard est d’ailleurs membre fondateur de l’association ProNaturA France dont l’objectif explicite est « de combattre les représentations "philosophiques" véhiculées par l’écologie extrême, dont les théories de "libération animale". » Mais au-delà de ce dévoilement de l’instrumentalisation du monde universitaire par les tenants de la cause animale, on trouve également une critique du socle empirique sur lequel reposent les théories animalistes. Digard souligne en effet la différence qui existe entre les relations anthropozoologiques effectives telles que les étudient le sociologue et l’anthropologue et les relations anthropozoologiques fictives utilisées par les penseurs « animalistes ». D’un côté, les rapports entre humains et animaux sont observés et documentés par des scientifiques, avec des méthodologies précises, prétendant à une certaine neutralité. Dans l’autre cas, il s’agirait de données partiales, produites par des militants ayant à cœur de mettre en avant les rapports d’exploitation entre humains et animaux. Ou encore, ces rapports sont « imaginés » par les philosophes animalistes qui, pour construire une argumentation logique, utilisent des exemples tirés de leur expérience personnelle, ou bien des situations « ordinaires typiques » mais clairement fictives [10]. Le critique prend ici des tours plus « corporatistes » ou, a minima, disciplinaires : il s’agit de contester la légitimité des philosophes à prétendre régenter une réalité dont ils n’auraient qu’une connaissance abstraite, parcellaire, voire nulle.

Dans le même registre, Jocelyne Porcher, sociologue à l’INRA, dénonce un « analphabêtisme » de la part des philosophes « animalistes » qui parlent des relations entre humains et animaux sans étayer leur démonstration avec des travaux de terrain, et sans connaître réellement les « bêtes » dont il est question [11]. Contre l’assimilation de l’élevage à une entreprise d’exploitation –voire de mise en esclavage– d’êtres sensibles à l’échelle industrielle, Porcher s’appuie sur ses travaux pour montrer qu’il est aussi fait d’affectivité, d’attention et de soin de la part des éleveurs pour le bétail [12]. Le titre de l’un de ses articles exhorte ainsi à ne pas libérer les animaux : renoncer à l’élevage reviendrait à tourner le dos à une forme de relation millénaire aux animaux, constitutive de notre humanité, et que l’on commencerait à peine à explorer, notamment grâce aux recherches en SHS. L’influence des théories animalistes serait alors scientifiquement délétère, car elle amènerait à jeter un voile sur tout un pan de réalité méconnue. En ce sens, cette influence ne favoriserait pas l’épanouissement des recherches en SHS sur les relations aux animaux, trop lestées d’implicites normatifs pour produire une compréhension « objective » de ces relations [13].

On peut remarquer qu’une partie de ces critiques se rapproche des arguments utilisés dans les conflits entre les militants pro-animaux et leurs opposants (les chasseurs en particulier [14]) : les militants « animalistes » sont dépeints par leurs adversaires comme irrationnels, dénués de toute objectivité, et ne connaissant globalement pas grand-chose aux animaux et à ce qui les unit aux humains [15]. Par ailleurs, on notera que ces critiques tout en se réclamant d’une forme d’objectivité ou de neutralité scientifique, contiennent également un propos normatif sur les rapports que les humains devraient entretenir avec les animaux. Répondant par la normativité à la normativité des « animalistes », ces critiques contribuent à constituer les questions éthiques et politiques comme des points de passage obligés de toute réflexion ayant trait aux relations humains/animaux, et à instituer une ligne de front par rapport à laquelle chaque scientifique devrait préalablement se positionner.

Appariements

Comment évoquer les rapports entre sciences sociales et cause animale sans avoir à se situer d’un côté ou de l’autre de cette ligne de front ? Comment éviter d’utiliser le vocabulaire critique de l’instrumentalisation des savoirs scientifiques par des militants, ou, au contraire, de prendre pour évidente l’inféodation du monde académique à des impératifs moraux ? Là encore, revenir à une démarche comparative peut être utile, notamment pour montrer que la délimitation entre ce qui relève du scientifique et ce qui relève du politique n’est pas aussi claire qu’il n’y paraît.

Vus de France, les plaidoyers pour l’intégration des « animaux dans les sciences sociales » ont été formulés pour l’essentiel sur un mode épistémologique : il s’agissait avant tout de mettre en lumière toute une part obscure des dynamiques sociales, celles des rapports que les humains entretiennent avec les animaux. Documenter une réalité sociale incomplète en somme. Ce faisant, une ambiguïté demeurait sur ce qu’il fallait rapatrier dans la description de cette réalité : les animaux eux-mêmes ou bien leurs rapports aux humains ? Pour beaucoup, c’est la première option qu’il fallait choisir, car elle semblait la plus radicalement en rupture avec les approches symboliques qui présidaient jusqu’alors. Dans un article à vocation programmatique, Albert Piette invite ainsi à étudier les relations humains-chiens en déplaçant le regard de l’enquêteur sur le chien (compte tenu de l’asymétrie inhérente à cette relation) [16]. Programme que Marion Vicart met en œuvre au travers de ce qu’elle nomme « phénoménographie équitable », visant à documenter le mode spécifique de présence des chiens, que ceux-ci soient ou non en relation avec les humains [17].

Dans la continuité, plusieurs chercheurs défendront les vertus heuristiques de l’application des outils et des méthodes des SHS à l’étude des animaux « entre eux » [18]. En apprendre plus sur les animaux grâce au regard des SHS devient alors un leitmotiv, un impératif cognitif vis-à-vis duquel il faut se positionner. « Tout l’enjeu est d’accéder, avec les outils dont nous disposons, à un point de vue qui n’est pas celui de l’homme », explique Florent Kohler (art. cité, p. 155), s’inscrivant dans le sillage de l’ambition d’Éric Baratay visant à produire une « histoire du point de vue des animaux » [19].

Ainsi, sous le coup d’une sorte d’inflation épistémologique (quelle démarche sera plus innovante que la précédente), la volonté de « réintégration des animaux dans les sciences sociales » a dérivé d’un rééquilibrage du regard un peu moins centré sur l’humain, à l’intention de n’observer que les animaux, et de documenter leur point de vue. Une évolution qui fera dire à certains que l’ensemble des travaux récents ayant abordé les rapports aux animaux auraient comme ambition de « constituer pleinement les animaux en objet de recherche empirique autonome » [20].

Il est frappant de constater les points communs entre cette évolution francophone et celle des Animal Studies à l’échelle internationale. En effet, conjointement à l’affirmation progressive d’un nécessaire rapprochement entre science et militantisme décrite plus haut, les Animal Studies placent au cœur de leur projet scientifique la production d’un propos sur les animaux, et seulement eux. Déjà, l’utilisation généralisée dans les années 2000, du terme « Animal Studies » en lieu et place de « Human-Animal Studies  » ne doit pas être interprétée comme une simple commodité de langage. Elle témoigne du souci de la communauté de se détacher d’un anthropocentrisme « tout puissant », de redonner une place importante aux animaux, ne serait-ce que symboliquement, et de recentrer le regard scientifique sur eux. L’impératif est ici aussi bien cognitif qu’éthique : l’occultation des animaux dans la description des dynamiques sociales est un dommage supplémentaire qui leur est infligé et qui vient accentuer une condition déjà marquée par un manque de visibilité et une grande objectification.

Il faut ainsi rendre justice à la contribution des animaux aux dynamiques sociales mais également rendre compte de la manière dont ils expérimentent, subjectivement, le monde [21]. Cette logique trouve son paroxysme avec l’avènement des Critical Animal Studies, et la conceptualisation de l’ « Animal Standpoint Theory  » [22], qui à l’instar de l’épistémologie féministe [23], met en avant les qualités tant cognitives que politiques de l’adoption de la perspective des animaux.

Ainsi, la comparaison entre les deux contextes fait donc bien ressortir un mouvement similaire : celui allant de l’anthropocentrisme vers le zoocentrisme [24]. Dans les deux cas, il s’agit d’affirmer la légitimité des animaux en tant que sujets (sujets d’étude et/ou sujets politiques). Cette convergence entre objectifs épistémiques et objectifs politiques, réalisée autour de la notion de « point de vue animal », invite à aborder les rapports entre sciences sociales et cause animale autrement que comme des rapports d’influences (où l’un des deux termes aurait l’ascendant sur l’autre), qu’il s’agirait de dévoiler. Selon nous, le terme « appariement » est celui qui convient le mieux afin de rendre compte de ce phénomène de convergence, où la frontière entre science et politique s’amenuise, où l’accomplissement d’ambitions cognitives se confond avec la réalisation d’ambitions normatives. Ainsi qualifié, l’appariement entre la cause animale et les sciences sociales devient un phénomène sociohistorique, doté à ce titre d’une dose de contingence, tout autant que d’une logique, n’ayant rien d’inéluctable et dont on peut parler de manière pacifiée.

par Jérôme Michalon, le 13 novembre 2018

Pour citer cet article :

Jérôme Michalon, « Cause animale et sciences sociales. De l’anthropocentrisme au zoocentrisme », La Vie des idées , 13 novembre 2018. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr./Cause-animale-et-sciences-sociales

Nota bene :

Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction (redaction chez laviedesidees.fr). Nous vous répondrons dans les meilleurs délais.

Notes

[1Christophe Traïni, La cause animale (1820-1980). Essai de sociologie historique, Puf, 2011.

[2Nathalie Blanc, Les animaux et la ville, Paris, Odile Jacob, 2000  ; Jennifer R. Wolch et Jody Emel (eds.), Place, Politics, and Identity in the Nature-Culture Borderlands, London / New York, Verso Books, 1998  ; Chris Philo et Chris Wilbert (eds.), Animal Spaces, Beastly Places : New Geographies of Human-Animal Relations, London / New York, Routledge, 2000.

[3Albert Piette, «  Entre l’homme et le chien. Pour une ethnographie du fait socio-animal  », Socio-anthropologie, n°11, 2002  ; Dominique Guillo, Des chiens et des humains, Le Pommier, 2009  ; Gouabault, Emmanuel et Jérôme Michalon, «  Les relations anthropozoologiques  », Sociétés n° 108 — 2010/2  ; Dominique Guillo et Catherine Rémy, «  Les Sciences sociales et les animaux  », L’Année Sociologique, Vol. 66 -2016/2  ; Jérôme Michalon, Antoine Doré et Chloé Mondémé, «  Une sociologie avec les animaux : faut-il changer de sociologie pour étudier les relations humains / animaux  ?  » SociologieS, 2016.

[4Sophie Houdart et Olivier Thiery (dir.), Humains, non-humains. Comment repeupler les sciences sociales, La Découverte, 2011.

[5Jérôme Michalon, «  Les Animal Studies peuvent-elles nous aider à penser l’émergence des épistémès réparatrices  ?  », Revue d’anthropologie des connaissances, 11(3), 2017, p. 321-349.

[6Jérôme Michalon, Panser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier, Paris, Presses des Mines ParisTech, 2014.

[7Les critiques formulées par Jean-Pierre Digard depuis de nombreuses années se trouvent compilées dans L’animalisme est un anti-humanisme, CNRS Éditions, 2018.

[8Jean-Baptiste JeangèneVilmer, L’éthique animale, Puf, 2015 (2009).

[9Jean-Pierre Digard, «  Raisons et déraisons des revendications animalitaires. Essai de lecture anthropologique et politique  », Pouvoirs, 2009/4, n°131, p. 97-111.

[10Peter Singer utilise beaucoup de ces exemples «  fictionnalisés  » pour illustrer les dilemmes en bioéthique. Peter Singer, «  L’éthique appliquée  », Les Cahiers antispécistes, n°4 [Consulté le 07/03/2018].

[11Jocelyne Porcher, «  Ne libérez pas les animaux  ! Plaidoyer contre un conformisme “analphabête“  », Revue du MAUSS, 2007/1, n°29, p. 575-585.

[12La sociologue vient d’ailleurs de participer à un dossier de l’INRA visant à contester un à un les arguments des mouvements végétariens/vegans contre la consommation de viande [Consulté le 15/02/2018].

[13Par ailleurs, Jocelyne Porcher se livre régulièrement comme Jean-Pierre Digard à des exercices de dévoilement, visant à dénoncer l’alliance objective entre les militants et universitaires «  animalistes  » et des intérêts économiques, en consacrant par exemple plusieurs articles aux liens entre développement de la viande in vitro, les mouvements vegans et certaines multinationales [Consulté le 07/03/2018].

[14Rachel Einwohner, «  Bringing the Outsiders in : Opponents’ Claims and the Construction of Animal Rights Activists’ Identity  », Mobilization : An International Quarterly, vol. 7, n°3, 2002, p. 253-268.

[15Il faut signaler la dimension genrée de ces conflits : les militants pro-animaux sont à 70% de sexe féminin (Emily Gaarder, «  Where the Boys Aren’t : the Predominance of Women in Animal Rights Activism  », Feminist Formations, vol. 23, n°2, 2011, p. 54-76) et leurs opposants sont très souvent des hommes, dénonçant la dimension émotionnelle et l’excès d’empathie de l’engagement pro-animaux.

[16Albert Piette, art. cité.

[17Marion Vicart, Des chiens auprès des hommes. Quand l’anthropologue observe aussi l’animal, Pétra, 2014.

[18Véronique Servais (2012), «  Faut-il faire la sociologie des singes  ?  », SociologieS, consulté le 14 octobre 2015  ; Florent Kohler, «  Blondes d’Aquitaine : essai de zooanthropologie  », Études rurales, n°189, 2012, p. 155-174.

[19Éric Baratay, Le point de vue animal. Une autre version de l’histoire, Seuil, 2012.

[20Dominique Guillo, «  Quelle place faut-il faire aux animaux en sciences sociales  ? Les limites des réhabilitations récentes de l’agentivité animale  », Revue française de sociologie, 2015/1, vol. 56, p. 155).

[21Kenneth Shapiro & Margo DeMello, «  The State of Human-Animal Studies  », Society and Animals, 18, 2010, p. 307-318.

[22Steven Best (2009). « The Rise of Critical Animal Studies : Putting Theory into Action and Animal Liberation into Higher Education. » Journal for Critical Animal Studies 7(1) : 9-51.

[23Sandra G. Harding, The Feminist Standpoint Theory Reader : Intellectual and Political Controversies, New York / London, Routledge, 2003.

[24Adrian Franklin, Animals and Modern Cultures : a Sociology of Human-Animal Relations in Modernity, London/New Delhi, Thousand Oaks / Sage, 1999.

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