En interrogeant le refus de la mixité résidentielle manifesté par les catégories supérieures, telle est la question frontale que pose cet ouvrage, issu d’une grande enquête comparative sur les perceptions de la pauvreté et des inégalités dans les beaux quartiers de trois métropoles : Paris, São Paulo et Delhi. À partir d’entretiens approfondis, il montre que la quête d’entre-soi des habitants des ghettos dorés n’est pas seulement motivée par une recherche de prestige et de qualité de vie, mais également par des représentations des pauvres qui les incitent à s’en protéger. Comment parviennent-ils à justifier leurs stratégies d’évitement et de relégation des catégories défavorisées, ainsi qu’à légitimer l’ordre local qu’ils s’efforcent de perpétuer ? Au delà de la peur de la criminalité et de l’insalubrité apparaît la crainte des élites d’être en quelque sorte contaminées par des modes de vie jugés culturellement indésirables ou moralement nuisibles.
À travers les mécanismes du séparatisme social, ce sont les conditions de possibilité de la solidarité que cet essai explore.
Pour citer cet article :
Bruno Cousin & Jules Naudet, « Ce que les riches pensent des pauvres . Seuil »,
La Vie des idées
, 21 septembre 2017.
ISSN : 2105-3030.
URL : https://laviedesidees.fr./Ce-que-les-riches-pensent-des-pauvres
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