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Bulgarie

Contre la dérive populiste, des « think tanks de gauche » ?


par Dostena Anguelova-Lavergne , le 1er mai 2007


Après une décennie de domination libérale, des « think tanks de gauche » sont apparus sur la scène politique bulgare. Financés par les fondations internationales au nom de la lutte contre le populisme, ils peinent cependant à formuler une pensée sociale à la hauteur des défis.

Depuis les années 1990, l’Europe orientale et occidentale assiste à une extraordinaire prolifération de fondations politiques et de think tanks qui, inspirés de l’expérience américaine, revendiquent un rôle clé dans la conception des agendas politiques nationaux et européens. Dans la presse française des deux dernières années, de nombreuses voix réclamèrent ainsi que la politique française s’ouvre davantage à l’apport de ce type de groupes de réflexion et de lobbying pour moderniser le processus politique et défendre les intérêts français à Bruxelles, où siègent les antennes des plus importants think tanks et fondations politiques. La Commission européenne a déjà établi des procédures de consultations régulières qui devraient servir d’interface entre les institutions européennes et les acteurs de la société civile.

On peut s’interroger sur la légitimité et la représentativité de ces nouveaux acteurs politiques naviguant entre le monde des partis politiques, des entreprises, de la recherche et la diplomatie internationale. Ils produisent des rapports, des analyses, lancent des thèmes de campagnes électorales et participent à l’élaboration de lois en revendiquant l’objectivité d’une expertise située au-delà des clivages politiques droite-gauche. Sous des allures de democracy building dépolitisée, cette stratégie a contribué à consolider le consensus libéral dans les nouvelles démocraties d’Europe de l’Est. Malgré une critique croissante de certaines fondations sociales-démocrates, dont la Friedrich-Ebert-Stiftung en Allemagne, elle continue à s’imposer sans susciter la polémique au-delà des cercles restreints des acteurs concernés. Or, ses conséquences politiques déterminent en grande partie le paysage idéologique – de plus en plus fragilisé par la montée du populisme – dans la plupart des pays ex-communistes, devenus depuis peu membres de l’Union européenne. L’absence de soutien international à de véritables think tanks de gauche qui, face aux think tanks libéraux, auraient pu débattre et négocier les réformes libérales, a contribué à l’émergence de mouvements populistes forts qui se sont emparés de la critique sociale.

Ce n’est pas un hasard si, dans un pays comme la Bulgarie, on s’est soucié de créer, de soutenir et de financer des think tanks de gauche à partir de 2001, date à laquelle Siméon II, ancien roi de Bulgarie chassé du trône par les communistes en 1946, est devenu Premier ministre. L’ascension au pouvoir de l’ex-roi marqua en effet le début d’une vague populiste qui aboutit, en 2005, à l’entrée au parlement bulgare du parti nationaliste ATTAKA de Volen Sidérov [1]. Reste à savoir si ces nouveaux think tanks, qui peuvent revendiquer des aides financières étrangères tout en affichant leur couleur rose, aident réellement à pluraliser l’expertise politique et à remettre à l’honneur des politiques sociales jusqu’alors stigmatisées comme un dangereux retour au communisme. Sont-ils la marque d’un soudain retour des idées de gauche sur le plan de la construction et de la consolidation de la démocratie ? Ou bien le signe d’un effacement consumé de la tension idéologique droite-gauche au profit d’un consensus gestionnaire ?

Le consensus libéral et le populisme

Depuis 1989, des fondations et des think tanks américains et – plus rarement – européens, ont créé et financé en Bulgarie des think tanks locaux dont l’objectif principal était de défendre la poursuite des réformes libérales et la mise en place d’institutions démocratiques de type occidental. Et même si les leaders de ces institutions appartenaient la plupart du temps, par leurs origines familiales ou leur parcours éducatif, aux élites proches de l’ancien parti communiste [2], ils ont tous affiché durant les années 1990 une couleur libérale et ont souvent joué le rôle d’experts et de conseillers de l’opposition anticommuniste, rassemblée dans l’Union des forces démocratiques (UDF) [3]. Cette situation résulte de l’aide financière venant de l’étranger, soutenant presque exclusivement des initiatives d’inspiration libérale.

Le Parti socialiste bulgare (PSB), stigmatisé pour son passé communiste, dut attendre longtemps pour être reconnu comme un partenaire légitime des fondations occidentales. Il continua à collaborer avec des experts individuels et conserva certaines unités de recherche à l’intérieur de ses structures, mais aucun think tank de gauche ne put émerger sur le « marché » des projets financés par des organismes comme l’Open Society Foundation de Georges Soros, l’USAID (United States Agency for International Development), Freedom House, National Endowment for Democracy et autres. Même les programmes européens (PHARE et ACCES par exemple) ont surtout encouragé les think tanks libéraux, en cofinançant très souvent des projets déjà soutenus par les fondations américaines. Dans ce contexte, le terme « think tank libéral » n’était même pas utilisé puisqu’il n’y avait pas de concurrents idéologiques face auxquels ces think tanks auraient dû se positionner dans un débat d’idées [4]. Ils ont donc servi davantage à remplacer « des conseillers étrangers par des brigades locales [5] », comme le note Ivan Krastev, lui-même leader du think tank libéral CSL, à propos du CASE, le think tank polonais qui, d’après lui, a fonctionné comme un « collectif de Jeffrey Sachs [6] ».

On peut se demander pourquoi l’Union européenne, et surtout les fondations sociales-démocrates telles que Friedrich-Ebert en Allemagne, Jean-Jaurès en France, etc., n’ont pas encouragé la création et le financement de think tanks de gauche tout au long des années 1990, et pourquoi c’est seulement en 2002 qu’a vu le jour le premier think tank de gauche en Bulgarie, l’Institut d’intégration sociale (IIS) [7] ? « La Fondation Friedrich-Ebert aurait pu créer des think tanks de gauche, mais cela ne semblait pas conforme à ses pratiques, répond Jivko Gérogiev, président du conseil d’administration de l’IIS. Aucune des fondations de ce type, celle de Papandreou en Grèce ou d’autres en Allemagne, n’a œuvré dans ce sens […]. Par ailleurs, la droite et la société civile étaient un projet façonné depuis l’étranger […]. La gauche est restée en dehors de ces réseaux jusqu’aux années 2000, lorsque, tout doucement, les acteurs étrangers ont commencé à bouger : l’Internationale socialiste, les fondations de gauche, même les fondations américaines… »

La gauche réhabilitée

Ce mouvement fut initié par la filiale bulgare de la fondation américaine Open Society (FOSS), qui décida de soutenir financièrement la création de l’IIS : le premier think tank bulgare de gauche qui fut reconnu comme tel à la fois par les donateurs et les réseaux des think tanks étrangers. En 2001, elle convoqua quelques experts proches du Parti socialiste pour leur proposer une coopération, alors que jusqu’à cette date elle travaillait presque exclusivement avec les experts des think tanks libéraux. « Même le National Democratic Institute [proche du Parti démocrate aux Etats-Unis], qui a longtemps refusé d’aider des structures proches du PSB, a reconnu en 2002 que le temps était venu d’aider la modernisation d’un parti qui allait occuper durablement l’espace politique de gauche et avait toutes les chances de remporter les élections législatives de 2005 », affirme Evelin Nikolov, directeur exécutif de l’IIS et vice-président du PSB.

Alors que la transition était considérée, jusque-là, comme un processus qui excluait d’emblée l’intervention de think tanks de gauche sur le terrain des projets de la société civile, la consolidation de la démocratie d’un pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne semblait devoir faire appel en urgence à une expertise proche du Parti socialiste, désormais légitimé dans son nouveau rôle de parti social-démocrate, prêt à oublier les pratiques et l’idéologie de la période communiste. En 2001, le candidat socialiste, Georgi Parvanov, devint président de la République et responsable des négociations d’adhésion entre la Bulgarie et l’Union européenne. Il se rendit plusieurs fois aux Etats-Unis, où il déclara son soutien à la politique anti-terroriste du président Bush, confirma la volonté de la Bulgarie d’intégrer les structures de l’OTAN et maintint le contingent militaire bulgare en Irak. Le pays devint membre de l’Alliance atlantique en mars 2004.

Le Parti socialiste – dont une partie des électeurs reste sceptique envers sa nouvelle image de gauche « normalisée » et pro-atlantique – dut renforcer sa politique de communication et de formation des cadres, et renouveler une partie de sa base électorale en se tournant vers les jeunes et la société civile. Les fondations comme la FOSS (Open Society Institute Sofia), WFD (Westminster Foundation for Democracy), GMF (German Marshall Fund), NDI (National Democratic Institut) ou la fondation allemande Friedrich-Ebert qui, dès 1999, a initié une Académie de management politique pour les cadres de la gauche bulgare, semblaient désormais résolues à aider le Parti socialiste, à travers le financement des projets portés par l’IIS, lui permettant d’accomplir sa transformation, d’autant plus que les élections législatives de 2001 ont révélé l’usure de la rhétorique qui, pendant dix ans, avait opposé les postcommunistes du PSB à l’UDF, cette dernière se présentant comme l’incarnation de la révolution libérale et démocratique.

A partir de 2001, ces deux grands partis sont confrontés à la montée du populisme qui s’attaque à la légitimité des nouvelles élites bulgares et qui les accuse de s’être partagé les dividendes de la transition sur le dos de millions de perdants. Dans un article publié dans le journal Novo Vreme [8]

L’alliance gauche-droite

Cette mobilisation des forces démocratiques contre le populisme et les extrêmes n’est pas un phénomène spécifique à l’Europe de l’Est, elle ne s’explique pas par un quelconque manque de tradition parlementaire. En décembre 2005, réunis par Aspen Institute à Lyon, plusieurs think tanks français et européens, de gauche comme de droite, inquiets des « non » français et néerlandais à la Constitution européenne, ont reconnu la nécessité de mettre au point une stratégie commune de communication et d’éducation des cadres pour contrer la vague populiste en Europe.

L’affaiblissement de l’UDF en Bulgarie, éclaté en plusieurs formations depuis l’échec électoral de 2001, doublé de la crise des think tanks libéraux – qui, à partir de la même année, ne bénéficient plus de l’aide massive des fondations américaines – incite les experts des partis traditionnels à œuvrer ensemble contre ce qu’ils perçoivent comme une menace commune. Ce contexte explique aussi pourquoi le projet d’« Académie de politique sociale », porté par l’IIS depuis 2004 grâce aux financements de la FOSS, associe à ses programmes des experts libéraux. « Dans l’objectif de renforcer le professionnalisme politique, nous sommes obligés d’inviter des experts des think tanks libéraux, qui sont mieux formés dans le domaine de la résolution de conflits et des stratégie de communication », argumente le directeur exécutif de l’IIS Evelin Nicolov. Il ajoute que les experts de l’IIS et du Parti socialiste forment actuellement des équipes communes avec des experts des think tanks libéraux au sein de l’Ecole politique de Sofia, laquelle fait partie du réseau d’écoles, coordonné par le Conseil de l’Europe et présent dans les pays ex-communistes et les anciennes républiques de l’URSS. Financée en grande partie par l’USAID et des fondations américaines, cette école a pour l’objectif de former à l’esprit de la démocratie et de la tolérance des cadres politiques issus de tous les partis représentés au Parlement. Au consensus bipartisan au cœur de l’enseignement de l’école s’ajoute une confusion institutionnelle : les diplômes de l’école sont dispensés par le Conseil de l’Europe, qui parraine une initiative financée par des fondations américaines dont certaines sont proches de la droite conservatrice [9].

L’alliance droite-gauche dans le domaine de la production des élites démocratiques est en effet une politique américaine qui date des années 1970-1980 [10] ; après 1989, cette politique s’est imposée dans les institutions de promotion de la démocratie en Europe. Elle s’inspire de l’idée de créer une classe d’experts de la démocratie et de leaders politiques professionnels qui puissent réaliser la transformation des régimes totalitaires et consolider le fonctionnement des nouvelles démocraties. Cependant, cette logique des « professionnels de la démocratie » sacrifie l’émergence des identités politiques locales capables de représenter les intérêts de la société.

Ainsi, le programme d’enseignement de l’Académie de politique sociale de l’IIS, qui forme les jeunes cadres de gauche du pays, insiste sur l’idée de produire « une nouvelle génération de politiques responsables, réalistes, raisonnés et professionnels ». Il prévoit de leur fournir des connaissances dans le domaine des systèmes politiques et du fonctionnement de la société civile (module 1), des stratégies de communication, du marketing et du leadership politique (module 2), du management politique (module 3), de la planification des projets (module 4). Il n’est nulle part question d’un projet politique ou d’un engagement propre à la gauche.

Représentativité et identité politique

A la question de savoir quelle pourrait être la mission spécifique d’un think tank de gauche comme l’IIS, Jivko Gérogiev répond : « Aujourd’hui, même les think tanks libéraux n’ont pas non plus un langage politique spécifique car leurs projets obéissent à la demande des donateurs. Si l’on essaie tout de même de se différencier, on pourrait dire qu’à gauche, on a des projets dans le domaine de la cohésion sociale, des groupes marginalisés, des régions abandonnées et sous-développées, de l’autogestion au niveau local et des politiques sociales. Ces terrains-là ont été délaissés par les think tanks traditionnels de droite. »

Pour préciser la spécificité socialiste des programmes menés par l’IIS, Evelin Nicolov évoque aussi des projets de formation des cadres et des politiques publiques dans les petites municipalités et dans les régions multiethniques du pays. Il reconnaît que pour le moment, même si l’IIS participe à la discussion autour des projets de loi sur les politiques de la jeunesse et de la santé, il n’a pas encore contribué à un véritable lobbying politique de gauche ou à un débat de fond avec les think tanks libéraux. Les experts de l’IIS avaient initié des réflexions autour du nouveau projet de gauche du PSB dans le contexte d’une mobilisation pré-électorale pour les présidentielles de 2006, mais leur portée n’a pas dépassé celui d’un travail de campagne classique, surtout destiné à séduire l’électorat de gauche. Ainsi, le projet de gauche que le think tank devrait incarner court le risque de se confondre avec, d’une part, un travail social et humanitaire financé par des programmes internationaux ; d’autre part, avec son rôle d’agence de campagne du Parti socialiste.

A ces deux fonctions, il convient d’ajouter celle du lobbying européen pour la réalisation de projets de démocratisation financés par la Commission européenne. En effet, en novembre dernier, l’IIS est devenu un des quinze cofondateurs du ENOP, le réseau des fondations politiques de la droite et de la gauche démocratique en Europe, dans le but de leur assurer un lobbying plus efficace et d’obtenir ainsi « des financements de l’Union européenne destinés à leurs partenaires de la société civile ». Ce réseau, qui s’inspire d’une solidarité corporatiste entre acteurs de la société civile, pourrait s’avérer être le premier pas vers la création d’une Fondation démocratique européenne (FDE) à l’image de l’américaine National Endowment for Democracy – la fondation américaine, créée en 1983 par l’administration Reagan, qui a imposé le consensus bipartisan comme méthode de travail dans le domaine de l’aide à la démocratie dans le monde.

Ainsi, le travail interne de définition et le renforcement de l’identité idéologique de l’IIS cède le pas à une logique de consolidation institutionnelle qui fait primer ses intérêts de survie financière au détriment de sa mission première – celle de représenter une partie de la société civile et d’incarner positivement une critique sociale capable de chasser les fantasmes populistes. Comment en Europe, à l’Est comme à l’Ouest, les think tanks appelés à lutter contre les extrêmes et les populismes pourront-ils accomplir leur mission si leurs messages se confondent de plus en plus avec une vision purement managériale de la gouvernance ? On peut plutôt craindre le contraire : les ériger en interlocuteurs privilégiés des institutions européennes risque d’approfondir le fossé entre les citoyens et les structures politiques de l’Union, et de compromettre durablement la confiance dans les acteurs de la société civile en général.

article tiré de La Vie des Idées (version papier), numéro de mai/juin 2007

par Dostena Anguelova-Lavergne, le 1er mai 2007

Pour citer cet article :

Dostena Anguelova-Lavergne, « Contre la dérive populiste, des « think tanks de gauche » ? », La Vie des idées , 1er mai 2007. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr./Contre-la-derive-populiste-des

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Notes

[1Ce parti critique la corruption des élites qu’il accuse d’avoir trahi les intérêts nationaux du pays. Ses prises de position contre la minorité rom relèvent d’une dérive extrémiste et populiste.

[2Le premier think tank bulgare, le Centre d’études de la démocratie présidé par O. Shentov, fut créé en 1989 par des amis qui avaient travaillé ensemble au sein de l’Institut d’histoire du Parti communiste bulgare. Le centre joue le rôle d’un «  incubateur  » de think tanks, regroupant des experts qui fonderont plus tard leurs propres structures, tels le Centre de stratégies libérales (CSL) présidé par Ivan Krastev, le Centre pour des pratiques sociales (CPS) présidé par Evgeni Dainov, l’Institut d’économie du marché (IEM) présidé par Krassen Stanchev, etc.

[3Certains leaders de think tanks bulgares tels que Ognyan Minchev (Institute for Regional and International Studies) ou Evgeni Dainov (Center for Social Practices) ont acquis le surnom de «  shamans bleus  » à cause de leurs apparitions quotidiennes dans les médias en faveur de l’UDF, surtout dans la période 1997-2001.

[4Durant les années 1990, le sociologue Andrej Raichev, directeur de l’agence de sondages Gallup à Sofia, est le seul à être identifié dans les médias comme un intellectuel public et théoricien de la transition proche des cercles du Parti socialiste.

[5Ivan Krastev, «  The Liberal Estate. Reflections on the Politics of Think Tanks in Central and Eastern Europe  », East Central Europe, vol. 26, 1999, part I, pp. 35-53, Budapest.

[6Économiste américain, conseiller de nombreux gouvernements en Europe de l’Est après la chute du mur, connu pour être «  le père des thérapies de choc  ».

[7Des groupes de réflexion et des ONG de gauche ont certes été constitués au cours des années 1990, mais ils n’ont pas acquis une place légitime sur le marché des projets, ni sur le plan médiatique et politique en Bulgarie. Actuellement, le Centre de recherches juridiques et politiques, l’Institut des relations économiques et internationales et quelques autres essaient de se positionner aussi comme think tanks de gauche.

[8Evelin Nikolov, «  Les politicens comme étudiants  », Novo Vreme, n° 2, février 2007., Evelin Nicolov assure que la raison principale de l’apparition des académies spécialisées dans la formation des jeunes leaders politiques – l’activité principale du think tank qu’il dirige, l’IIS – fut l’arrivée au pouvoir de Siméon II. C’était, dit-il, une réponse à l’inquiétude des leaders des partis traditionnels : «  Si nous continuons ainsi […], nous n’aurons plus un système démocratique, mais l’apparition de nouveaux messies qui tenteront de “résoudre” les problèmes du pays.  »

[9C’est le cas des fondations telles que Freedom House et Heritage Foundation.

[10La fondation NED, créée en 1983 par l’administration Reagan pour gérer des programmes de soutien aux processus de démocratisation, en est la parfaite incarnation. Voir Ghilhot Nicolas, «  Les professionnels de la démocratie : logiques savantes et logiques militantes dans le nouvel internationalisme américain  », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 139, Septembre 2001, pp. 53-65.

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