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Naissance de la « race »

À propos de : Claude-Olivier Doron, L’Homme altéré. Race et Dégénérescence, Champ Vallon.


par Vincent Vilmain , le 17 novembre 2016


Retraçant la généalogie de l’idée de race humaine, Claude-Olivier Doron revient sur le rôle des Lumières, notamment de Buffon, dans l’émergence d’une pensée raciale monogéniste. Il s’interroge ainsi sur la concomitance entre émergence de l’idée de « race » et affirmation de l’universalisme.

Recensé : Claude-Olivier Doron, L’Homme altéré. Race et Dégénérescence, Paris, Champ Vallon, 592 p., 29€.

Une approche de la « race » par la notion de dégénérescence

À travers cette dense et passionnante étude des relations entretenues par la « race » avec la notion de dégénérescence, Claude-Olivier Doron se propose de revenir à la définition d’un objet – la « race » – dont les contours autant que le contenu apparaissent bien souvent insaisissables. L’auteur assimile vite dégénérescence et dégénération, au titre de la quasi-synonymie qui s’établit entre les deux termes lorsque le premier apparaît, au XIXe siècle, sous la plume notamment du médecin aliéniste Benedict-Augustin Morel ; quand distinction il y a, la dégénérescence est alors le produit de la dégénération. Ce processus présuppose à la fois l’existence d’un type originel et de mécanismes de dégradation. Cependant si la dégénération nécessite de distinguer les marques de la différenciation par rapport à l’état initial, elle n’implique pas nécessairement la séparation en espèces ; l’homme dégradé reste un homme. Tout l’intérêt de l’œuvre de Claude-Olivier Doron réside justement dans l’analyse de ces discours de l’altération et dans l’étude des tendances ou non à l’essentialisation des différences à travers l’idée de « race ».

S’il admet dès l’introduction que son œuvre aura, sur le plan des usages du terme de « race », nécessairement un aspect choral, l’auteur fonde son propos sur plusieurs affirmations. La « race » n’est pas uniquement l’instrument savant permettant de justifier le rejet ou la haine de l’autre, pas plus qu’elle n’est un instrument de domination. Elle n’est ni plastique, ni « irrationnelle » puisqu’elle repose sur une catégorie du savoir au sein d’une discipline : l’histoire naturelle. Dans ce cadre, Claude-Olivier Doron refuse également une définition de la « race » fondée sur une approche polygéniste – c’est-à-dire dans laquelle les différences biologiques imposées par la « race » seraient originelles, radicales et définitives –, qu’il juge trop restrictive. Il lui préfère une approche plus dynamique de l’objet pouvant s’accommoder des théories monogénistes, lesquelles, à l’encontre du polygénisme, affirment l’existence d’une origine unique à l’homme, mais nécessitent par conséquent l’emploi de la notion de dégénération pour expliquer les différences visibles dans l’espèce humaine.

Au cœur de son travail, une affirmation : le concept de « race » naît au XVIIIe siècle dans le cadre d’une discipline, l’histoire naturelle, de la fusion d’un taxon – la race –, jusqu’alors confiné à la classification des espèces animales domestiquées et dont l’application à l’homme reste floue et discutée, et d’une logique généalogique empruntée à des sources aussi diverses que les tables des peuples de la Bible (Gn. 10) et autres écrits religieux de cette nature, les lignages nobiliaires, les pratiques zootechniques ayant cours dans l’agronomie et l’élevage, ou encore les descriptions de populations dans les récits de voyage. Ces généalogies font régulièrement référence à l’idée de dégénération ou de dérogeance, quoiqu’elles lui assignent des causes diverses. Or, cette pensée de l’altération des caractéristiques physiques et morales des hommes constitue une différence fondamentale entre polygénisme et monogénisme. Si l’altération est, dans le monogénisme, une explication de la différence au sein de l’espèce, cette conclusion arrive en second lieu, après l’affirmation du caractère humain du sujet observé. Pour les polygénistes au contraire, l’altération n’a aucun sens et l’observation les amène à créer, à l’image de Voltaire, une différence d’espèce immédiate et irréductible. Bien évidemment cela n’empêche pas la pensée raciale monogéniste de se construire un chemin vers le racisme et l’ouvrage de Claude-Olivier Doron en présente quelques exemples bien choisis.

Si cette présentation est séduisante, à bien des égards, puisqu’elle répond à la nécessité de penser la « race » sur un plan à la fois synchronique et diachronique, elle est loin de résoudre toutes les apories posées par celle-ci et Claude-Olivier Doron reste finalement assez flou dans la définition même de cet objet tour à tour qualifié d’idée, de notion ou de concept, au pluriel ou au singulier. Est-il absolument nécessaire de distinguer l’approche de la « race » par l’histoire naturelle telle qu’elle est analysée dans l’ouvrage, de celle qu’adopte une historiographie plus récente quand elle se penche sur la thèse d’une chaîne constitutive allant de l’Espagne du bas Moyen Âge à l’Europe contemporaine, en passant par les colonies du Nouveau-Monde ? Plutôt que de chercher à cerner les contours et le contenu de cette idée de « race », ne serait-il pas plus opportun de raisonner en termes de paradigme ou même de moment « racial » et de s’efforcer de comprendre la fascination exercée par la « race » chez les scientifiques et les intellectuels du XVIIIe au XXe siècle et la force discursive que cette catégorie parvient à obtenir ? Par ailleurs, si les classifications raciales horizontales posent des problèmes de postulats et de méthodologie absolument majeurs, les théories raciales conçues sur un plan vertical ou généalogique constituent de pures spéculations puisque, tout au long de « l’âge d’or » de la « race » (1750-1950), aucun moyen scientifique ne permet d’expliquer les mécanismes de la génération et de l’hérédité. Pourtant, à l’exception de penseurs polygénistes comme Bory de Saint Vincent qui rejettent toute préoccupation généalogique, perçue comme un non-sens, la quête des origines raciales est très certainement la question qui fascine le plus les « raciologues ».

De la généalogie dans la « race »

Claude-Olivier Doron décrit avec beaucoup d’à-propos l’omniprésence de la généalogie à partir du bas Moyen-Âge. Central dans les conceptions religieuses chrétiennes, puisqu’Adam transmet à sa multiple descendance le péché originel qu’il convient de rédimer, le principe généalogique l’est également dans les constructions de l’identité nobiliaire. Enfin, il est incontournable dans les pratiques d’élevage, en particulier pour les chevaux, et Claude-Olivier Doron note bien le rapport de symbiose pouvant exister entre le cavalier noble et sa monture. L’élargissement des horizons européens renforce encore le recours à la généalogie pour décrire les origines des populations des terres « découvertes » en lien avec le succès de l’œuvre d’Annius de Viterbe [1]. Gonzalo de Oviedo rattache ainsi – non sans arrière-pensée – les Amérindiens au même ancêtre, Hespéros, que celui qu’il attribue aux Espagnols. Un siècle et demi plus tard, Diego Andrès de Rocha défend toujours la même position. Par ailleurs, l’incertitude planant sur les origines des populations amérindiennes conduit aussi à proposer d’autres généalogies, fondées sur la Bible.

Dans tous ces domaines, les rapports de filiation sont marqués par le risque de l’altération. Dans la religion chrétienne, la chute touche l’Homme comme la Nature qui lui est intrinsèquement liée et est même conçue pour partie comme irrémédiable, dans un processus de sénescence appelé à se perpétuer jusqu’à la fin des temps. Au sein de la noblesse la dérogeance agit comme une épée de Damoclès, tant le risque est grand de ne pas égaler en qualité les ancêtres de l’âge d’or. Enfin dans l’élevage aussi les praticiens constatent la difficulté de maintenir intactes les qualités d’une espèce. Pourtant dans tous les cas, si dégénération il y a, le processus n’est pas irréversible. Une meilleure observance de la religion limite les effets de la dégradation. La noblesse ne disparaît jamais vraiment même si elle peut s’assoupir. Le déterminisme lignager n’est d’ailleurs pas absolu. Le « haras de pages » d’Henri II que Brantôme décrit [2], produit des « nobles de qualité » grâce, d’une part, à une sélection rigoureuse et, d’autre part, à une « bonne nourriture » dont la pratique de la guerre fait d’ailleurs partie. La dégénération est donc conçue comme une loi de la nature tout autant que le résultat d’une mauvaise pratique de « l’élevage ». Quant aux traités de haras ou d’agronomie, genre qui se développe à l’époque moderne, ils articulent aussi la crainte de la dégénération aux techniques pour y remédier.

Après avoir exposé ces différentes matrices généalogiques, Claude-Olivier Doron offre une place majeure à Buffon considéré comme le principal artisan de l’alliance entre raisonnement anatomo-classificatoire et principes généalogiques. Se défiant de Linné, le naturaliste français propose en effet avec son Histoire naturelle une théorie complète de la dégénération, où apparaissent des races conçues à la fois comme des variétés permanentes au sein de l’espèce et comme des altérations d’un type humain originel, sous la triple influence du climat, de la nourriture et des mœurs. Loin d’être fixes, les races de Buffon sont susceptibles de régénération.

La pensée raciale, une pensée réactionnaire ?

Ainsi une pensée raciale monogéniste émerge au cœur du siècle des Lumières. Claude-Olivier Doron s’interroge donc sur la concomitance de l’émergence de l’idée de « race » et l’affirmation de l’universalisme. La « race » pourrait-elle être une réaction au principe égalitaire contenu dans la plupart des déclarations des droits de la fin du XVIIIe siècle ? Sur ce plan encore la différence entre polygénisme et monogénisme n’est que partiellement satisfaisante, mais elle offre néanmoins une vision politique assez nettement différenciée. Les partisans d’une « race » issue de l’altération défendent la plupart du temps un perfectionnement possible de la « race ». De la sorte, ces derniers ne se coupent pas du cœur de la pensée des Lumières : les notions de perfectibilité et de progrès.

L’universel n’est donc pas un état de fait mais un horizon. Reste à définir les voies pour y arriver. Or il s’avère que quand les différences statutaires sont abolies par décision politique, bien souvent la « race » devient un argument pour contester la décision, soit dans son essence – en prônant l’inégalité fondamentale des races –, soit dans sa mise en œuvre, arguant qu’une transition est nécessaire. Ainsi, à l’image de la conversion des juifs dans l’Espagne du bas Moyen Âge, l’affranchissement des esclaves est souvent conçu, y compris par certains de ses partisans, comme insuffisant pour rendre ces hommes libres. La macule de l’esclavage est susceptible de disparaître avec le temps, mais la plupart des auteurs envisagent une phase de transition dont ils ne précisent pas la durée. Cette tendance prévaut dès le début de la modernité. Les opposants à l’esclavage des Amérindiens, à l’instar de Joseph de Acosta ou même Francisco de Vitoria, prônaient malgré tout leur soumission au service des meilleurs, pour leur propre bien-être, arguant qu’à l’image des enfants ou des fous, ces derniers, par leur nature dégradée, n’avaient qu’un dominium incomplet sur eux-mêmes. Les processus d’ « humanisation » envisagés réservent alors à ces individus un sort qui n’est guère meilleur que l’esclavage, entre contrainte et relégation.

Ainsi, même dans sa conception non fixiste, la « race » est un paradigme qui rompt l’égalité au présent et la reporte à un futur hypothétique rarement défini. De surcroît, alors qu’une partie des Lumières envisageait un perfectionnement de l’homme, entendu comme espèce, par la culture de l’esprit – dont la conception n’est guère éloignée des théories missionnaires du perfectionnement de l’âme par la vraie religion –, dès la fin du XVIIIe siècle s’impose l’idée que le perfectionnement de l’âme est indissociable de celui du corps. Or, l’incapacité de trouver un moyen pour régénérer physiquement les races jugées inférieures constitue un frein manifeste à l’égalité universelle. Certains penseurs libéraux de la première moitié du XIXe siècle renoncent pour cette raison au cœur de leur doctrine. C’est par exemple le cas, montre Claude-Olivier Doron, de Charles Dunoyer et Victor Courtet de L’Isle. Dunoyer introduit l’histoire naturelle dans les conceptions politiques libérales et affirme que ce ne sont pas les lois ou les gouvernements qui font obstacle à la liberté des peuples mais les potentiels raciaux de ces peuples qui, insuffisants, les empêchent de développer les facultés qui pourraient les mener vers la liberté. Courtet de L’Isle ajoute que la cohabitation raciale au sein d’une même société doit se traduire par une inégalité de rang puisque les facultés des différentes races ne sont pas égales. Si la race n’est pas une réaction à l’universel, on peut ainsi concevoir l’inclusion de la « race » dans l’universalisme comme l’expression d’un universalisme restreint.

Toute la raciologie ne sombre cependant pas dans le pessimisme. Alors qu’avec les progrès de la science et de la médecine concomitants de l’émergence d’un pouvoir centralisateur fort s’affirme le biopouvoir cher à Michel Foucault, un certain nombre de théories sont conçues pour remédier à l’obstacle des races inférieures sur le chemin de l’universalité, ouvrant la voie à une raciologie de l’expansion. De Charles Vandermonde à Théodule Ribot en passant par Louis Robert et sa Mégalanthropogénésie, un certains nombres de théoriciens s’inspirant de la zootechnie – la création ou l’amélioration des espèces animales domestiquées par la sélection et les croisement artificiels –, que Claude-Olivier Doron considère comme la matrice principale de la race puis de l’eugénisme, proposent un projet d’amélioration globale de l’espèce par le métissage. S’inspirant des affirmations de Cornélius de Pauw selon lesquelles la race la plus forte l’emporte en cas de métissage [3] – théorie loin de faire l’unanimité – et que quatre générations sont suffisantes pour effacer la « race » dégénérée, certains appellent à « éliminer » les races inférieures. Les termes de « réduction » et de « rédemption » employés par Ribot sont symboliquement très forts. Ils renvoient à un vocabulaire chrétien et à une certaine logique de la conversion. En effet, pour beaucoup de théologiens, la diversification des religions et la perpétuation du paganisme constituaient des preuves de l’altération du monde. Les réduire en convertissant les impies au christianisme était une façon de limiter les effets de la dégradation. Vitoria décrivait au XVIe siècle l’obligation fraternelle de sortir les barbares du péché. Au fardeau du chrétien semble succéder au XIXe siècle le fardeau de l’homme blanc, les voies de la réduction et le visage de la rédemption ayant entretemps pris un autre angle et une autre couleur.

La race et le sens de l’histoire

En réalité l’ouvrage de Claude-Olivier Doron va bien au delà d’une étude de l’articulation entre les concepts de race et de dégénération, puisqu’il interroge aussi l’irruption de l’idée de progrès.

Dès son origine chez Buffon et les naturalistes du XVIIIe siècle, la notion de dégénération est porteuse d’une certaine ambiguïté. En effet, elle reprend en partie les normes du discours chrétien décrivant une déchéance de l’humanité même seulement partielle. Pourtant, elle n’est pas nécessairement conçue comme négative dans l’esprit de Buffon. Ainsi, la dégénération de certaines espèces (plantes ou animaux) est une chance pour l’homme. De même, contrairement à Rousseau, Buffon affirme haut et fort que l’homme doit « dégénérer » de son état naturel, considéré comme un état de barbarie absolue, pour aller vers la civilisation.

Cela pose la question de l’inversion des pentes de l’histoire – de la dégénération au progrès – qui constitue, à mon sens, la rupture épistémique la plus fondamentale dans la transformation de l’histoire naturelle en anthropologie. Claude-Olivier Doron rappelle la façon dont l’humanisme s’affranchit progressivement du schéma chrétien de la déchéance continue de l’homme et de la nature et dont il profite, avec Fontenelle ou encore Feijoo, du développement de l’absolutisme au XVIIe siècle pour affirmer la possibilité pour l’homme de faire aussi bien que par le passé sinon mieux, puisque dire que les hommes dégénèrent de siècle en siècle revient à rabaisser le souverain dans son action temporelle. Seules les lois générales qu’il a fixées prévalent et l’homme s’y adapte.

Si le « blanc » est encore et toujours l’étalon, quelle est sa place dans l’ordre des choses ? Figure-t-il à l’origine de tout ou constitue-t-il une finalité ? Alors que Buffon puis encore après lui Blumenbach faisaient de la race blanche la race originelle, Turgot et les Lumières écossaises renversent la perspective. L’âge d’or de la race, compris dans un passé lointain, est désormais laissé aux mythes d’une pensée raciale pessimiste, à l’image de celle que développera Gobineau. Pour Lacépède ou Prichard, l’homme original dans sa barbarie doit être noir, le blanchiment de l’espèce allant de pair avec un processus de civilisation diversement entamé par les populations humaines, et assimilé par Prichard à une auto-domestication. Cet évolutionnisme finaliste marginalise l’idée de dégénération désormais confinée à un processus individuel, accidentel et irréversible au sein de la race comme en témoignent les théories de Morel sur la dégénérescence. Ce bouleversement n’entame cependant en rien la croyance en l’existence de races de valeur inégale. Tout juste entraîne-t-il l’apparition de nouvelles notions clés dans l’anthropologie, comme celle d’atavisme, pour expliquer des phénomènes perçus comme des sauts en arrière dans l’histoire de la race.

D’une grande richesse, souvent soutenu par des analyses aussi pertinentes que percutantes, l’ouvrage de Claude-Olivier Doron renouvelle en particulier brillamment l’approche de l’idée de généalogie dans la construction de l’objet racial. Par ailleurs, il se démarque à plusieurs reprises de l’historiographie la plus récente concernant la « race », incarnée en France par Jean-Frédéric Schaub dans son récent essai [4], qui considère à la suite de George M. Fredrickson que l’émergence de cette idée ne saurait être réduite à la seule révolution scientifique et qu’elle a, en revanche, beaucoup à voir avec les dynamiques du monde ibérique au tournant de l’époque moderne.

Pour autant Claude-Olivier Doron ne renoue pas non plus tout à fait avec l’historiographie classique associant étroitement « race » et science, et son positionnement apparaît parfois un peu mystérieux. Nul doute cependant que les défis lancés par l’auteur susciteront des réactions constructives et que ce dernier précisera ses orientations et sa chronologie dans les nombreuses publications annoncées dans cet ouvrage.

par Vincent Vilmain, le 17 novembre 2016

Pour citer cet article :

Vincent Vilmain, « Naissance de la « race » », La Vie des idées , 17 novembre 2016. ISSN : 2105-3030. URL : https://laviedesidees.fr./Naissance-de-la-race

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Notes

[1Annius de Viterbe (1432-1502) publie en 1498 Antiquatum Variarum en 17 volumes, prétendant avoir exhumé quantités d’œuvres perdues de l’Antiquité, dont celle de Bérose le Chaldéen, célèbre pour sa généalogie des peuples de l’Orient antique. La falsification ne sera démontrée qu’un siècle plus tard, sans tarir complètement le succès de l’œuvre.

[2Pierre de Bourdeille abbé séculier de Brantôme, Œuvres complètes, Paris, Société du panthéon littéraire, 1838 [1665-1666], vol. I, «  Les vies des hommes illustres et grands Capitaines Français de son temps  », p. 307.

[3Les publications de Cornelius de Pauw (1739-1799) sur les origines des civilisations lui confèrent une grande célébrité dans la seconde moitié du 18e siècle. Il contribue notamment à populariser en Europe les tableaux des castas, issus de l’Amérique espagnole.

[4J.-F. Schaub, Pour une histoire politique de la race, Paris, Seuil, 2015.

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